​​

De L'Argentière à la mer - Ski & Packraft

Une aventure qui fait mal au dos

Une aventure entre montagne et mer : ski et packraft jusqu'à Nice

L’année dernière, en revenant d’une sortie ski de randonnée, une idée folle m’a traversé l’esprit : pourquoi ne pas faire le tour des Écrins en ski et packraft ? Une aventure un peu hors norme, mais qui ne se réalise pas seule. Il fallait donc trouver un coéquipier.

Après quelques réflexions, j’ai su qu’il me fallait quelqu’un qui partage cette soif d’aventure, quelqu’un qui connaît bien l’esprit d'expédition et qui pratique aussi le packraft. C’est là que l’idée de contacter Antho m’est venue. Antho, c’est un aventurier passionné de parapente et rédacteur pour le célèbre magazine Carnets d’Aventure.

Après des mois de préparation, le grand départ approchait. Mais quelques jours avant, la neige s’était bien installée dans les Écrins, et les prévisions annonçaient un fort risque d’avalanche. Face à ce dilemme, il fallait trouver une solution. C’est ainsi que, après des heures de réflexion, je décidai d’appeler Antho : « J’ai une idée ! Et si on changeait de cap pour partir à la mer ? » L’aventure venait de prendre une tournure totalement différente.

Jour 1 : Départ sur la Durance

On se retrouve à midi à la gare de l'Argentière. Antho arrive de Gap et je le rejoins dans le train à Guillestre. Premier objectif : descendre la Durance jusqu’à Guillestre. On embarque sous le stade d’eau vive, histoire d’éviter de se mouiller tout de suite. L’eau est glaciale !

Après quelques heures de descente, on arrive à Guillestre bien plus tôt que prévu. On décide donc de pousser jusqu’à Embrun, puis de continuer vers Crévoux en suivant des sentiers. Finalement, on s’arrête au parc de Saint-Sauveur pour bivouaquer. Le coucher de soleil sur Serre-Ponçon est splendide.

Jour 2 : En route vers Vars

La nuit a été fraîche, mais on repart motivés. Quelques kilomètres sur des chemins nous mènent enfin à des zones enneigées. On chausse les skis en face nord, mais la neige disparaît vite une fois sortis de la forêt. On traverse Crévoux à pied et changeons nos plans face au risque d’avalanche toujours élevé.

On monte en face sud, où la neige a fondu, pour rejoindre la station de Vars. Après une ultime montée, nous atteignons la cabane de l’Écuelle, où nous passons la nuit. Les jambes brûlent, mais demain promet d’être plus facile : ce ne sera que de la descente !

Jour 3 : Descente vers l’Ubaye

Le réveil à 2200 m est frisquet. On attaque la descente avec une neige qui s’améliore au fil de la journée. Une fois au pont de l’Ubaye, on découvre que l’eau n’est pas encore assez haute. On marche alors sur la route avant d’embarquer sous un pont. Mal protégées, les fixations des skis causent une fuite dans le packraft. Résultat : une rando aquatique le long de l’Ubaye, skis sur le dos, sous la pluie.

Heureusement, des tables de pique-nique à la Condamine nous permettent de réparer. Des amis en kayak nous rejoignent, et nous terminons la journée à Jausiers, où on trouve un abri dans un local à ski pour dormir.

Jour 4 : Trois cols et 2200 m de dénivelé

L’objectif du jour : franchir trois cols et rejoindre la route de la Cayolle. 40 km et 2200 m de dénivelé avec des packrafts sur le dos. Une dernière descente difficile nous mène à la route, encore enneigée. On trouve une petite chapelle ouverte pour s’abriter et passons une nuit bien méritée.

Jour 5 : L’approche du Var

On attaque 15 km de marche pour atteindre l’embarquement sur le Var. La route semble interminable, mais la mairie d’Entraunes nous offre un café réconfortant. À Saint-Martin, Antho recroise un ami rencontré en véloski une semaine plus tôt.

Nous sommes rejoints par Marie, qui fera la partie aquatique avec nous. Après un pique-nique au bord du Var, on embarque. Mais le niveau d’eau trop bas nous oblige à marcher 7 km jusqu’à Guillaume. Cette pizza tant attendue n’a jamais eu aussi bon goût !

Jour 6 : Les gorges de Daluis

Au matin, on prend un bus jusqu’à Entrevaux, où nous laissons nos skis au bord de l’eau. Les gorges de Daluis nous réservent une descente magique, avec un niveau d’eau parfait. Une pause légumes au supermarché plus tard, on repart avec les skis dans le packraft, toujours plus près de la mer.

Jour 7 : Nice, la fin de l’aventure

Après un dernier bivouac, nous descendons la rivière avec un bon débit. Quelques barrages ponctuent la journée, mais la descente est fluide. En arrivant à Nice, l’effervescence de la ville et les avions qui survolent l’aéroport marquent la fin de notre aventure.

Il reste à remonter à Guillaumes pour récupérer la voiture de Marie. Un train jusqu’à Puget-Théniers et un stop nocturne plus tard, nous trouvons refuge dans une jolie bergerie au-dessus des gorges de Daluis, où nous passons une dernière nuit inoubliable.


Conclusion

Ce voyage a été bien plus qu’une simple expédition sportive. Entre improvisation, rencontres chaleureuses et défis inattendus, chaque jour a apporté son lot de surprises. Si vous rêvez d’aventures qui allient montagne et rivière, lancez-vous : les Alpes du Sud regorgent de possibilités incroyables !

Lou LAMOTTE 1 février 2025
Partager cet article
Étiquettes
Archive
​​
Notre exploration des Gorges du Diable
De l'escalade en packraft